Homélie du 2ème dimanche de l'Avent...

Publié le par paroisse

nullC’est la figure de Jean le Baptiste qui nous accompagne aujourd’hui, en ce deuxième dimanche de l’Avent. A son tour, il nous annonce la venue du Christ Jésus, cette venue que nous célèbrerons au soir de Noël. Et Jean Baptiste nous dit de celui qui doit venir qu’il est plus puissant que lui, tellement plus puissant que Jean Baptiste n’est pas digne de se courber à ses pieds.

Cette venue du Seigneur Jésus dans notre monde, jusque dans nos vies était annoncée déjà au temps du prophète Isaïe, comme nous l’avons entendu dans la première lecture : « Voici le Seigneur Dieu, il vient avec puissance et son bras est victorieux ». Le paradoxe, voyez-vous, c’est que cette puissance annoncée et qui se laissera voir le jour de Noël est celle d’un petit enfant, livré aux mains des hommes. Paradoxalement cette puissance n’aura rien d’une puissance écrasante, dominatrice ou destructrice. Cette puissance annoncée sera une puissance d’amour.

Dans un ouvrage le pape Benoît XVI qui n’était encore à l’époque que le Cardinal Ratzinger écrit ces paroles surprenante : « Notre foi part du principe qu’à la longue, la force de l’Histoire réside précisément dans l’homme aimant et donc dans une force que l’on ne peut pas évaluer selon les catégories de la puissance. » Ainsi, le plus grand n’est pas celui qui peut détruire le plus. Le plus méritant n’est pas celui qui possèdera le plus. Le plus puissant n’est pas celui qui dominera le plus. Non écrit le cardinal, la plus petite force d’amour est plus grande que la plus grande force de destruction. Ainsi, le plus puissant sera celui qui aimera le plus. Voilà la force de l’Evangile que nous révèle le Christ Jésus. Le Christ est une puissance de vie, une puissance de résurrection que nous sommes appelés alors à recevoir pour la laisser transformer nos cœurs, et la saisir alors pour transformer le monde.

L’Eglise n’a pas d’autre mission que celle de vous transmettre cette puissance de vie, cette puissance d’amour si précieuse. C’est sa raison d’être. Elle n’existe pas pour elle-même mais elle existe pour que, par elle, l’amour de Dieu puisse se répandre dans vos cœurs. Alors vous comprenez pourquoi, avec force et avec foi, je vous bouscule parfois dans mes propos ou dans mes propositions. Vous comprenez pourquoi, comme Jean Baptiste, je mets toute mon énergie à vous encourager à ne pas rester des spectateurs ou des consommateurs de religion. Certes je ne suis pas revêtu de poil de chameau et je ne me nourris pas de sauterelles comme Jean Baptiste mais comme pour lui, c’est le même message que je suis chargé de vous adresser et que je continuerai de vous annoncer, quoi qu’il arrive et tant que je serai là : le Christ veut vous rejoindre pour vous faire vivre, pour vous aider à vivre, pour vous donner la vie, la vraie vie, la vie en plénitude. Le Christ veut faire de votre vie sa demeure pour que vous deveniez alors le temple de l’Esprit. Et je sais que celui qui accepte alors de se laisser rejoindre par le Christ, de se laisser aimer par Lui, de se laisser pardonner, celui-là est transformé, celui-là est transfiguré, ça vie change. Et l’ardeur que je peux mettre alors à transmettre ce message n’est motivé que par le désir de Dieu lui-même que nous avons entendu dans la deuxième lecture : « Dieu n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. » Ca sert à ça, si chose dire, ce temps de l’Avent.

Vous me direz alors que c’est exigeant. Oui le chemin de la sainteté est exigeant. Et c’est vrai que nous recherchons souvent plutôt la facilité que l’effort, le bonheur immédiat plutôt qu’une joie profonde et durable. Et c’est vrai aussi qu’une part de notre société nous encourage en ce sens. Mais pourtant, ceux qui pratiquent une activité sportive ou artistique savent bien que le prix à gagner exige toujours un investissement de toute la personne, de toute son intelligence, de toutes ses forces, de tout son cœur, de toute ses trippes et suppose bien des renoncements et bien des sacrifices. Pourquoi tant de contraintes pour des choses qui passent et ne pas en accepter autant pour la sainteté de nos vies, pour l’épanouissement de celles-ci? Pourquoi accepter tant d’efforts et en refuser un minimum pour devenir pleinement homme ? Mes amis, comme un berger rassemble son troupeau et le porte sur son cœur pour prendre soin de lui, permettez-moi encore de vous encourager à préparer le chemin du Seigneur en le laissant venir jusqu’à vous dans la prière, dans la médiation de la Parole de Dieu, dans la participation active au sacrement de l’Eucharistie et de la réconciliation mais aussi dans une charité réelle. Oui je suis exigeant mais c’est aussi ce pourquoi je suis là. Mais, peut-être pour vous rassurer, je vous citerais cette phrase de Ste Thérèse d’Avila qui disait : « Seigneur, ton amour sans exigence me diminuerait. Ton exigence sans amour me révolterait. Ton exigence sans patience me découragerait. Ton amour exigeant et patient me fait grandir chaque jour. » Mes petites brebis, allez, avançons ensemble dans la confiance sur le chemin de la vraie vie. Ne regardons pas trop loin. Chaque petit pas posé nous rapproche de Dieu et c’est le premier pas qui compte. Amen

Père Mickaël Le Nezet

Publié dans Homélie

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