Homélie du 30ème dimanche ordinaire

"... ce ne sont pas seulement des individus qui sont appelés à témoigner de Dieu, dans leur vie quotidienne. C’est la communauté des chrétiens, l’Eglise, qui est appelée elle aussi, à témoigner de la présence aimante de Dieu pour le monde ... "

Comme dimanche dernier, nous continuons de méditer ensemble à travers les textes de la liturgie sur la mission que le Seigneur nous confie, sur le témoignage à rendre au monde. A partir de l’épître aux Thessaloniciens nous comprenons que ce ne sont pas seulement des individus qui sont appelés à témoigner de Dieu, dans leur vie quotidienne. C’est la communauté des chrétiens, l’Eglise, qui est appelée elle aussi, à témoigner de la présence aimante de Dieu pour le monde. Comme l’écrit saint Paul, la communauté chrétienne doit être un modèle pour tous les croyants.

J’aimerais ainsi, frères et sœurs nous inviter, nous, communauté chrétienne de Surgères, à être de fait un modèle pour tous ceux qui résident sur cette partie du diocèse, cette terre de l’Aunis, ce pays surgérien. En reprenant les mots de saint Paul, j’aimerais en effet que nous entendions parler de nous, de ce que nous vivons, de ce que nous sommes, de notre manière de nous convertir et de servir Dieu et nos frères,  au point de donner envie à d’autres de vivre ce que nous vivons et de devenir membres de notre communauté. Nous avons une grande responsabilité mes amis. Si Dieu se dit en effet à travers ce corps que nous formons, nous comprenons que nous ne pouvons pas vivre notre foi et notre pratique ecclésiale d’une manière privée, indépendamment des autres, un peu comme des consommateurs de religions. Notre témoignage portera véritablement des fruits s’il est vraiment le témoignage d’une communauté unie, priante, fraternelle et joyeuse.

L’Evangile nous laisse deux commandements, les deux les plus importants pour être de vrais témoins : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’on vous reconnaîtra comme mes disciples dit en effet Jésus à ses amis.

L’amour de Dieu s’exprime ainsi dans le désir de vivre par Lui, avec Lui et en Lui, à l’écoute de sa parole, dans l’intimité d’un dialogue avec Lui et dans la vie sacramentelle. Dans notre pratique communautaire, cela se voit déjà dans notre fidélité au rendez-vous dominical dans la célébration de l’Eucharistie. Et je sais que le déploiement et la beauté de nos liturgies est un vrai témoignage pour beaucoup, bien au-delà des frontières de notre secteur paroissial. Dans quelques semaines nous allons vous proposer dans l’esprit de la démarche diocésaine « baptisés semeurs d’Evangile », de vous retrouver pour méditer des textes de la Parole de Dieu et, à partir de quelques questions, mieux laisser cette Parole de Dieu rejoindre notre vie personnelle et voir ensemble, la plus belle manière de célébrer le mystère de Noël. Je sais que certains ont du mal à entrer dans ce genre de proposition, mais je sais aussi que d’autres qui ont déjà accepté de vivre cette expérience et y ont trouvé du goût. Ce que nous allons vous proposer n’est pas une idée farfelue du curé ou de l’équipe pastorale. Cette proposition est l’expérience de ceux qui se disent chrétiens dès l’origine de l’Eglise et saint Paul nous en donne une belle illustration en écrivant : « Vous avez commencé à nous imiter, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de biens des épreuves avec la joie de l’Esprit Saint. » Si on peut ne pas être toujours d’accord avec les choix d’un curé ou d’une EP, on ne peut pas mettre en doute la parole de saint Paul ! Alors osons accueillir cette proposition avec confiance et avec joie.

Le deuxième commandement semblable au premier doit aussi nous faire réfléchir. C’est en effet à travers notre manière d’être attentif à tous nos frères et en premier les plus petits, les plus fragiles et les plus pauvres que le témoignage de notre communauté chrétienne portera des fruits. Que donnons-nous à voir, Eglise de Surgères, de notre capacité à nous mobiliser pour les plus pauvres de nos quartiers, de nos villages, de notre paroisse ? Dans ces temps si incertains pour beaucoup, à quelles solidarités sommes-nous prêts, que pouvons-nous faire ensemble ? Il n’y a pas de charité qui ne coûte pas, nous le savons bien. Il n’y a pas de charité qui ne demande pas un effort réel de notre part. Mais notre fidélité à l’Evangile passe aussi par là. Dans quelques semaines, la campagne du secours catholique sera lancée. Nous y serons très attentifs pour voir ensemble comment notre communauté de Surgères pourra vivre de manière concrète cet amour du prochain.

Oui mes amis, il n’est pas orgueilleux de vouloir que l’on parle de notre communauté chrétienne à condition que ce soit pour louer notre fidélité au Seigneur et aussi notre empressement à nous mettre au service des plus petits et des plus pauvres. Car l’Eglise ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut pas négliger les sacrements ni la Parole. Il en va de notre crédibilité de disciples de Jésus Christ. Aussi, je vous en supplie, que notre charité se fasse toujours plus inventive.

Amen