Homélie du 3ème dimanche de l'Avent...

Publié le par paroisse

joie« Gaudete »,

réjouissez-vous dans le Seigneur, réjouissez-vous car il est proche nous dit le psalmiste dans l’antienne d’ouverture de cette Eucharistie. Décidément, comme chaque dimanche depuis que nous nous préparons à célébrer la venue du Seigneur, il y a un paradoxe. Nous sommes invités à être dans la joie, à nous réjouir en tout temps alors qu'autour de nous il n’y a qu’inquiétudes, peurs et incertitudes. Et les illuminations de nos rues ou de nos maisons ne changent rien aux nuages noirs qui planent au-dessus de nos têtes. Elles nous aveugleraient presque !


Pourtant, le psalmiste à raison de nous inviter à la joie. La grande nouvelle mes amis que nous allons en effet entendre dans la nuit de Noël, c’est que nous ne sommes pas condamnés à demeurer dans l’obscurité, dans la nuit de nos doutes, de nos échecs, de nos blessures, de nos épreuves jusqu’à cette nuit noire de la mort. Nous ne sommes pas condamnés à errer dans les ténèbres angoissantes de l’existence. Jean Baptiste, dans l'Evangile, nous rend ce témoignage : il y a une vraie Lumière. Et cette lumière n’est pas là, elle, pour nous éblouir, pour nous faire rêver, pour que nous détournions nos esprits un instant de la dure réalité de la vie, comme une parenthèse dans notre vie. Cette Lumière est la vraie Lumière, celle qui ne s’éteint pas. C’est le Christ qui est cette vraie Lumière. Saint Jean nous le dira dans son prologue: « Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde ». Ainsi face aux grandes questions de société que nous portons, face aux incertitudes dans lesquelles nous sommes plongés en ce moment, face au quotidien à vivre, parfois difficile, lourd et épuisant nous le savons bien, il n’existe pas une formule magique ou un programme miracle qui viendraient résoudre ces questions et ces difficultés et ce quotidien à assumer. Jean Paul II nous le disait dans la lettre apostolique au début du nouveau millénaire, ce n’est pas une formule qui nous sauvera mais une Personne, le Christ, et la certitude qu'il nous dit encore aujourd’hui: « Je suis la Lumière du monde, qui me suis ne marchera pas dans les ténèbres ».


3 bougiesAlors la question que nous pouvons nous poser est celle de savoir comment accueillir  cette  lumière? Où pouvons-nous la trouver? Comment nous laisser guider par elle dans tout ce qui fait notre vie ? Et c’est Jean Baptiste, le témoin de la Lumière qui nous éclaire. Aux questions qui lui sont posées, Jean Baptiste n’invente pas une réponse. Il cite le prophète Isaïe. Dans sa réponse Jean le Baptiste se révèle être un homme habité de la Parole de Dieu, pétri de la Parole de Dieu. Il la connaît par cœur, ou plutôt par le cœur. Et c’est ainsi qu’il peut alors être le vrai témoin de cette lumière. Illuminé lui aussi de la Parole, il peut être à son tour lumière pour le monde.

 

Ainsi aux questions que nous nous posons, aux difficultés que nous rencontrons, nous pouvons en effet obtenir une lumière assez puissante pour nous éclairer dans nos réflexions et nous orienter dans nos décisions. Jésus se fait Lumière pour nous à travers ce que nous découvrons de Lui dans la Parole de Dieu. Chaque page d’Évangile nous permet en effet de voir plus clair sur notre propre vie. En ouvrant la Parole de Dieu, nous découvrons ce qu’a fait le Christ, ce qu’il a dit, sa manière à lui de vivre, d’aimer de se donner. Nous le contemplons dans toutes ses relations avec ces hommes et ces femmes qu’il croise, qu’il guérit, qu’il encourage, qu’il soutient, qu’il soulage. Il nous suffit d’ouvrir les pages de l'Evangile et de suivre le Christ pas à pas, de l’écouter, de le contempler pour vérifier la véracité de l’affirmation du Christ : « Qui me suit, ne marchera pas dans les ténèbres mais aura la lumière de la vie ». Quelle assurance en effet mes amis que de pouvoir être tour à tour Nicodème et la samaritaine, Zachée, le publicain, Lazare, Marthe et Marie, les amis du Seigneur, Bartimée, l’aveugle de Jéricho, le Centurion romain, Cléophas et son ami avançant péniblement sur la route d’Emmaüs. Et tant d’autres, des hommes, des femmes dans le cœur desquels nous trouverons les mêmes sentiments, les mêmes craintes et les mêmes espoirs, les mêmes aspirations et les mêmes attentes que nous éprouvons dans le notre.

 

Oui par sa parole, ses enseignements, Jésus est la vraie lumière qui ne s’éteint pas pour que notre vie ait un sens, pour qu’elle nous conduise jusqu’à l’intimité de la vie divine, pour qu’il nous sanctifie tout entiers pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ.

 

Mes amis, en nous rendant toujours plus disponibles à la Parole de Dieu nous recevrons une joie, ce don ineffable que le monde ne peut pas nous donner. On peut organiser des fêtes, on peut illuminer nos maisons et nos rues, mais on ne peut pas de nous-mêmes faire jaillir la joie. En ouvrant toujours plus nos cœurs à la Parole de Dieu, en la méditant dans notre cœur nous découvrirons la source de la vraie joie, non une joie superficielle et éphémère mais celle qui jaillit de la conscience que c’est le Christ qui a les paroles de la vie éternelle. Je vous souhaite dans ces jours qui nous rapprochent de Noël de goûter cette joie. Amen

Père Mickaël Le Nezet

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